Sur une table impeccablement nappée, évolue cette main aux sublimes nervures. Glissant, tâtonnant le plastique fleuri, elle s’agite enfin. La main s’élève, elle brasse le passé avec ferveur, orchestrant la suite des anecdotes et des grands événements.
Écrasant le bulgomme, la main disparaît un instant, deux instants, et revient au troisième avec le café fumant. Elle saisit la anse comme elle appréhende le présent : sans geste inutile, avec cette envie de saveur mais non sans quelques tremblements.
Autour de la table, le temps s’étire agréablement du coq à l’âne, d’une photo à l’autre, tandis que la main oscille de la nappe aux lèvres jusqu’à la dernière goutte de café froid.
Relâchant sa poigne, elle dirige maintenant son doigt vers l’avant, vers un futur qui n’est jamais très loin ; dans les trésors d’Alexina, dans les livres d’Alain, dans la sensibilité de Suzanne, dans les voyages de Iolanda, dans le flegme d’Anne, dans la spiritualité de Cécile.
Six rencontres s’exposent sur ces murs, six portraits d’une subjectivité absolue mais rendant sensiblement les moments vécus avec chacun.e.s.
De leurs tiroirs viennent les photographies d’archive qui se mêlent aux séries ; de sublimes clichés sélectionnés en trésors par nos mains.